Définition et ampleur du phénomène des abus de faiblesse
L’abus de faiblesse est dĂ©fini juridiquement comme le fait d’abuser de l’ignorance ou de la situation de faiblesse d’une personne pour lui faire souscrire Ă un acte ou engagement auquel elle n’aurait pas consenti en temps normal. Concrètement, cela consiste Ă profiter de la vulnĂ©rabilitĂ© d’une personne âgĂ©e dĂ©pendante pour obtenir d’elle un avantage indu : donation, testament, procuration bancaire, contrat d’assurance, etc.
Sommaire
On estime qu’environ 10% des plus de 60 ans, soit plus d’un million de personnes, sont victimes d’abus de faiblesse chaque annĂ©e en France selon les associations de dĂ©fense des droits des seniors. Et ce chiffre serait encore sous-Ă©valuĂ©, tant ces situations restent taboues et peu signalĂ©es aux autoritĂ©s.
Les différentes formes d’abus de faiblesse sur les seniors
Les abus de faiblesse peuvent revêtir différentes formes, plus ou moins visibles :
- Abus matĂ©riels et financiers : vols, dĂ©tournements de fonds, escroqueries financières ou administratives, etc. C’est la forme la plus visible et rĂ©pandue d’abus.
- Abus psychologiques ou moraux : infantilisation, chantage affectif, privation de toute vie sociale, maltraitance verbale, etc. Ces abus sont plus insidieux et moins dénoncés, mais tout aussi destructeurs.
- NĂ©gligences actives ou passives : dĂ©faut de soins, abandon, non-assistance Ă personne en danger, etc. Il s’agit lĂ d’une forme de maltraitance qui peut avoir de lourdes consĂ©quences sur la santĂ© et la vie mĂŞme des personnes.
Les facteurs de risque qui fragilisent les seniors
Certains facteurs fragilisent les personnes âgées et les rendent plus vulnérables face aux abuseurs potentiels :
- Isolement social : les seniors isolĂ©s n’ont personne vers qui se tourner en cas de problème.
- Perte d’autonomie et dĂ©pendance accrue : moins autonomes, les seniors dĂ©pendent d’aidants familiaux ou professionnels qui peuvent en profiter.
- Troubles cognitifs (maladies neurodégénératives, démence, etc.) : ils diminuent les capacités de discernement et de défense.
- MĂ©connaissance de leurs droits : ne sachant pas vers qui se tourner, beaucoup de seniors n’osent pas dĂ©noncer les abus.
Vous trouverez des informations complémentaires sur le site du Service-public.fr : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F35140
Les auteurs des abus de faiblesse sur les seniors
Les abuseurs qui s’attaquent aux personnes âgĂ©es peuvent appartenir Ă diffĂ©rentes catĂ©gories :
- Membres de l’entourage familial ou proches : parfois, ce sont cependant les plus proches aidants qui commettent les abus les plus graves, comptant sur le silence et la protection de leur victime.
- Professionnels en contact régulier avec le senior : aides à domicile, personnel soignant, chauffeurs, etc. La relation de confiance facilite alors les abus.
- Escrocs et délinquants : les seniors sont des proies faciles pour certains individus malintentionnés qui usent de subterfuges et de manipulation pour obtenir un gain financier : faux techniciens, arnaques téléphoniques ou en ligne, etc.
Comment prévenir et lutter contre ces abus
Il est possible d’agir Ă diffĂ©rents niveaux pour prĂ©venir et stopper les situations d’abus de faiblesse envers les **personnes âgĂ©es** :
- Sensibiliser l’entourage et les professionnels : former les aidants Ă la dĂ©tection des signes d’abus, qui sont souvent tĂ©nus au dĂ©but.
- Signaler les cas suspects ou avérés aux autorités compétentes : ne pas hésiter à contacter les services sociaux, la police, la justice; même si les démarches sont délicates, il en va de la protection des plus vulnérables.
- Renforcer l’autonomie psychologique des seniors : par des activitĂ©s sociales, culturelles, physiques adaptĂ©es qui valorisent les seniors, restaurent leur estime personnelle et rĂ©duisent leur isolement.
- Sécuriser les démarches administratives et financières : informer les seniors de leurs droits; limiter les procurations bancaires; vérifier la compréhension des engagements contractuels ou de donations.
Le rĂ´le crucial des proches et des professionnels
Les proches et les professionnels en contact rĂ©gulier avec les seniors constituent le meilleur rempart contre les situations d’abus. En Ă©tant vigilants et Ă l’Ă©coute de la personne âgĂ©e, ils sont les plus Ă mĂŞme de dĂ©celer les premiers signes de maltraitance et d’intervenir rapidement avant que celle-ci ne s’aggrave.
Pour finir
Les abus de toutes sortes touchant les personnes âgĂ©es sont inopinĂ©ment trop frĂ©quents dans notre sociĂ©tĂ©. Chacun se doit de rester vigilant, qu’il s’agisse des proches ou des professionnels encadrant les seniors. Des initiatives Ă©mergent Ă©galement pour mieux informer les seniors sur leurs droits et les protĂ©ger. Mais la lutte contre ces abus de faiblesse intolĂ©rables doit devenir l’affaire de tous.